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DU MANGEUR D’OPIUM

qu’elle quitta Oxford. Les gentlemen accusés, dont l’un a publié depuis d’intéressants mémoires, avaient été étudiants à Oxford, et y avaient de nombreux amis.

Quatre ans après la mort de mon père, on commença à s’apercevoir qu’il était absolument inutile de garder plus longtemps une installation coûteuse. Un jardiner en chef, et des aides, deux tout au plus, c’était tout ce qu’il fallait pour la propriété et les jardins. Il n’y avait pas non plus de motif pour continuer à habiter dans le voisinage d’une grande ville commerçante, longtemps après qu’on ait rompu avec elle tous les liens commerciaux. Bath paraissait, à tous les points de vue, un séjour des plus naturels pour une personne dans la situation de ma mère ; elle s’y rendit donc. Comme j’avais été placé depuis 1793 sous la garde d’un de mes tuteurs, je restai quelques mois avec lui. Alors je fus emmené à Bath. Néanmoins pendant cet intervalle avait eu lieu la vente de la maison et des terres.

Afin de jeter quelques lumière sur la tutelle et sur la façon dont on en remplit ordinairement les devoirs, il est bon d’en indiquer les résultats. L’année 1796 fut une année fort lourde et défavorable sous tous les rapports à un arrangement de ce genre. Cependant la vente fut décidée. La soirée qu’on avait choisie pour la faire se trouva extrêmement humide, mais on ne songea pas à retarder l’opération, et on l’accomplit ce jour-là. Cette maison et ce domaine avaient coûté à l’origine près de 6.000 livres. J’ai appris qu’il s’était produit une seule offre, celle de 2.500 livres. Quoi qu’il en soit, la propriété fut vendue 2.500 livres, et j’ai souvent entendu dire que si l’on avait