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DU MANGEUR D’OPIUM

vant, de ses vagues et de ses houles, dans notre époque moderne, où la société, pour bien des raisons parfois si aisées à comprendre, traverse tant de phases nouvelles, et change d’aspect bien plus rapidement qu’aux siècles d’autrefois. Un roi, dans notre pays surtout, a besoin plus qu’aucun autre de se tenir continuellement accessible en communication comme par une sympathie vitale, et organique, avec ce qu’il y a de plus essentiel dans ces changements. Et cependant cette pointilleuse étiquette, pareille à une loi mal faite, à une fiction technique devenue trop étroite pour le siècle, qui ne permet pas aux procès de se présenter devant un tribunal sous une forme désirée également du demandeur et du défendeur, est constituée de manière à paralyser pareillement la bonne volonté d’un prince disposé à s’instruire par tous les moyens, et celle des personnes les plus capables de les lui fournir.

Néanmoins, sans, disserter plus longtemps, je reprends le fil de mon récit, pour rapporter un incident qui, à cette époque, me fit une impression bien plus profonde que ma première entrevue avec un personnage royal.

Ce fut mon premier voyage à Londres.


II

LONDRES.


Ce fut par une magnifique journée de cette année (1800) que je contemplai pour la première