Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/232

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un effort sans succès, pour s’arracher à ces brigands.

Bernardin, cependant, demandent la torche à grands cris, des voix éloignées répondoient, plusieurs personnes s’approchoient, et dans le même instant une lumière se fit voir dans la cour du château. On fit sortir Emilie du portail à peu de distance, et encore sous les murs ; elle vit le-même homme qui tenoit le flambeau du portier, occupé à en éclairer un qui selloit un cheval à la hâte ; d’autres cavaliers l’entouroient, et leurs physionomies effrayantes se distinguoient à la clarté de la torche.

Eh ! à quoi donc perdez-vous le temps ? dit Bernardin avec un jurement effroyable et en s’approchant des cavaliers : dépêchez, dépêchez.

La selle va être prête, répliqua l’homme qui la boucloit ; et Bernardin jura de nouveau contre une pareille négligence. Emilie, qui, d’une voix foible, appeloit au secours, fut entraînée vers les chevaux, et les brigands disputèrent entre eux au sujet du cheval sur lequel on la placeroit. Celui qu’on lui destinoit n’étoit pas prêt. À ce même moment un groupe de lumières sortit de la grande porte, et Emilie entendit par-dessus les autres la voix glapissante d’An-