Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/193

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Montoni paroissoit respecter sa dernière promesse, quoiqu’il eût violé la première. Elle ne pouvoit attribuer son repos qu’à la faveur de sa protection. Elle s’en tenait alors si assurée, qu’elle ne désiroit pas de quitter le château avant d’obtenir quelque certitude au sujet de Valancourt. Elle l’attendoit sans que, jusqu’alors, cette attente lui coûtât de sacrifice ; aucune circonstance n’avoit rendu sa fuite probable.

Le quatrième jour Ludovico vint lui apprendre qu’il avoit l’espoir de voir le prisonnier. Un soldat avec lequel il étoit lié, devoit le garder la nuit suivante. Son espérance ne fut pas vaine ; sous prétexte d’apporter de l’eau, il entra dans la prison. Mais la prudence l’avoit empêché de confier à la sentinelle le motif réel de sa visite, et son entretien fut très-court.

Emilie dans sa chambre en attendoit le résultat. Ludovico avoit promis que sur le soir il accompagneroit Annette dans le corridor. Après plusieurs heures impatiemment comptées, il arriva. Emilie prononça le nom de Valancourt, n’en pût dire davantage, et resta toute tremblante. — Le prisonnier, signora, lui dit Ludovico, n’a pas voulu me confier son nom. Quand j’ai prononcé le vôtre, il a paru comblé de