Page:Ramayana, trad. Roussel, tome 1.djvu/14

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72. Sur l’avis du vautour Sampâti, le puissant Hanumat traversa (un bras) de la mer salée, large de cent Yojanas.

73. S’étant rendu à Lañkâ, ville gouvernée par Râvana, il aperçut Sîtâ, pensive, assise dans un bosquet d’Açokas.

74. Il lui montra un signe (de reconnaissance), et lui raconta ce qui s’était passé. Il gagna ainsi la confiance de Vaidehî, puis il enfonça une porte,

75. Tua cinq généraux d’armée, sept fils de ministres, broya (les membres) du héros Aksha ; après quoi il se laissa prendre.

76. Sachant (qu’il serait) délivré par un trait dû à la faveur de l’Aïeul, le héros supporta, de son plein gré, les brutalités des Râkshasas.

77. Il incendia la ville de Lañkâ, à l’exception de (la demeure de) Sîtâ, la princesse de Mithilâ. Le grand Kapi vint ensuite informer Râma de ce qu’il désirait (savoir).

78. Il se rendit près du héros à la grande âme et tourna autour de lui en le laissant à droite. (Hanumat) au courage sans bornes lui annonça : — J’ai vu Sîtâ en personne — lui dit-il.

79. (Râma), accompagné de Sugrîva, se rendit au bord de l’immense Océan dont il troubla les flots de ses dards brillants comme le soleil.

80. L’Océan, l’époux des rivières, se fit voir (au héros) qui, sur son conseil, fit construire un pont par Nala.

81. Rama se rendit à la ville de Lañkâ et tua Râvana dans le combat. En rejoignant Sîtâ, il éprouva une grande perplexité.

82. Râma lui parla durement devant tout le monde. Ne pouvant supporter (ses reproches), la vertueuse Sîtâ entra dans les flammes.

83. Il reconnut alors, par le témoignage d’Agni, l’innocence de son épouse. Ce grand exploit du magnanime Râghava réjouit les trois mondes avec les êtres qui se meuvent et ceux qui ne se meuvent pas,

84. Les troupes des Dieux et des Rǐshis. Râma fut rempli d’allégresse ; il fut comblé d’honneurs par toutes les Divinités.

85. Après avoir sacré à Lañkâ Vibhîshana comme roi des Râkshasas, son devoir rempli, Râma, délivré de la fièvre (de l’inquiétude), se sentit plein de joie.

86. Objet de la faveur des Divinités, Râma, protecteur des singes, s’en retourna, escorté d’amis sur (le char) Pushpaka, dans Ayodhyâ.

87. Arrivé à l’ermitage de Bharadvâja, Râma dont l’héroïsme formait l’essence, députa Hanumat près de Bharata.