Page:Rambert - Études littéraires, t2, 1890.djvu/318

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qui en reviennent aux éléments, aux éléments les plus élémentaires, aux affections, aux sentiments les plus simples, les plus generaux, les plus naturels à l’homme. Ils paraissent avoir fait cette découverte, qu’il y a plus de poésie dans un épanchement de tendresse, dans un élan du cœur que dans toute la science de tous les savants de la terre. S’ils persistent dans cette voie, la poésie ne tardera pas à recouvrer tout ou partie de sa force d’expansion et de son essor primitif. La science définit, et par consequent limite tous les objets qu’elle considère ; l’amour exalte, au contraire, idéalise tous ceux auxquels il s’attache. Et voilà pourquoi l’amour est le père de toute poésie. Qu’il reprenne son rôle inspirateur, et dans cent ans, dans vingt peut-être, on parlera de Leconte de Lisle comme d’un grand maître à étudier… et d’un grand exemple à ne pas imiter.


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