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l’abbé Maynard, l’auteur d’études appréciées sur Pascal. Dans le même collège se trouvait aussi Edmond Biré, dont le volume des Souvenirs vient de paraître.

« Ranc, dit Edmond Biré, était dans la même classe qu’Ermont, tous deux également forts, défendant avec une égale ardeur et un succès pareil l’un, l’honneur du collège universitaire, l’autre celui de la pension Maynard, ne cédant jamais un peu de terrain que pour reprendre le lendemain l’avantage, et aux jours de distribution de prix se partageant les couronnes avec une fraternité qui faisait la joie de leurs parents et l’orgueil de leurs camarades. »


Voici d’ailleurs quelques lettres inédites de Biré, qui témoignent de l’amitié qu’il avait pour Ranc, et qui précisent les idées du maître :


Paris, 9 avril 1879.


Mon cher Arthur, mon bon camarade d’enfance,


Tu seras surpris sans doute de voir surgir du fond du passé une figure sinon oubliée du moins effacée et d’entendre s’élever une voix dont le dernier écho qui ait frappé ton oreille remonte à vingt-six et vingt-sept ans, si je ne m’abuse.

Il s’agit de Bruneteau, notre ami d’enfance, l’intime d’Allain-Targé. Il est avocat à Poitiers. Il a toujours pour toi personnellement beaucoup d’estime, mais la République n’ayant pas fait de lui un préfet, il n’en est pas précisément ami. Au surplus, pour toi, nous te sommes deux amis d’enfance, tu n’as pas à chercher plus loin. Il t’avait adressé ses compliments une fois dans une lettre, quand tu étais au gouvernement de Tours. Tu ne lui as pas répondu. Il t’a suivi dans ta carrière, lisant tes articles et tes ouvrages.

Je pense que tu voudras bien accueillir nos compliments et nos félicitations sur ta rentrée en