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II


QUELQUES PAPIERS DE RANC SUR 1848


Nous voici en 1848. C’est l’enthousiasme d’une jeunesse ardente, c’est l’aurore de la République. De cette rude page de son histoire, Ranc a laissé épars dans plusieurs journaux, des feuillets émouvants et enthousiastes. Nous les reproduisons, car ils rappellent et les espérances du jeune républicain et l’ivresse sereine de toute une génération vigoureuse et forte, assoiffée de liberté, luttant avec une énergie inlassable pour la conquête d’une République libre, émancipée.

Dès cette époque s’affirme, par l’amitié admirative de Blanqui, un trait essentiel du caractère de l’homme politique qu’allait devenir Ranc.

Ranc était blanquiste. Et nous ne pouvons mieux rappeler ici les liens qui unissaient les deux hommes qu’en notant les lignes écrites par l’auteur de l’Enfermé : Gustave Geffroy[1] :


Quelques jours avant sa mort, j’avais vu Ranc, chez lui, dans son rez-de~haussée de la place des Vosges. Une grande cour claire, un peu de verdure, une maison ancienne de bel aspect. Alphonse Daudet avait habité là, lui aussi, et Ranc s’en souvenait fort bien. Il me dit cela sur le seuil de la petite antichambre vitrée qui précédait son logis, en reconduisant le docteur Barety, maire de Puget-Théniers, son fils et moi, qui étions venus lui faire une visite à pro-

  1. La Dépêche de Toulouse, 25 août 1908.