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MORCEAUX CHOISIS ET PENSÉES

exactement l’ellipse de Kepler ; elle éprouve des perturbations de la part des autres astres du système solaire. Mais on avait beau tenir compte de toutes celles qui pouvaient être produites par les planètes connues, on n’arrivait pas à faire disparaître ce désaccord et à pouvoir construire des tables suffisamment exactes ; il subsistait constamment des différences sensibles et inexpliquées. On en vint à penser que la cause de ces différences résidait probablement dans l’existence d’une planète encore inconnue.

Ce fut Leverrier qui eut la gloire de transformer cette supposition en certitude. Renversant le problème ordinaire du calcul des perturbations, il parvint à déterminer la masse et l’orbite de la planète inconnue, d’après les effets qu’elle produisait sur Uranus ; il alla jusqu’à pouvoir assigner la place qu’elle devait occuper dans le ciel à une date qu’il désigna. Il suffit à M. Galle, de Berlin, de diriger une lunette vers cette place pour apercevoir tout près de là un astre, invisible à l’œil nu, qui n’était marqué sur aucune carte du ciel : les observations des jours suivants montrèrent qu’il se déplaçait parmi les étoiles ; c’était donc bien une planète.

Guibaudet.

En réfléchissant au mouvement diurne auquel tous les corps célestes sont assujettis, on reconnaît évidemment l’existence d’une cause générale qui les entraîne ou qui paraît les entraîner autour de l’axe du monde. Si l’on considère que ces corps sont isolés entre eux, et placés loin de la terre, à des distances très différentes ;