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MORCEAUX CHOISIS ET PENSÉES

chargeront de l’éclairer et de la réduire à sa plus simple expression.

Je me défie un peu des démonstrations trop élégantes, trop symétriques, reposant sur une heureuse notation. Elles empêchent parfois de réfléchir au fond des choses, elles persuadent plus qu’elles n’éclairent.

Il importe de bien comprendre l’importance de la condition nécessaire et suffisante ou de la réciprocité des conditions ou, comme on dit encore, de la propriété caractéristique. Combien de raisonnements faux ou incomplets entraîne une analyse imparfaite !

La démonstration des réciproques — lorsqu’elles sont vraies — est trop négligée.

Pour établir un lien mathématique, il faut deux propositions dont la seconde est, à volonté, la réciproque ou la contraire de la première.

Ce n’est pas dans la manière de figurer les nombres, de les habiller pour ainsi dire, que nous distinguons l’Arithmétique de l’Algèbre, mais c’est surtout dans l’essence même des nombres, dans la manière de les concevoir. La ligne de démarcation de l’Arithmétique et de l’Algèbre provient de l’idée que l’on se fait du nombre, suivant qu’on le considère comme grandeur