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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

projections peut être plus ou moins facile, et la nature de l’opération doit dépendre de celle de la définition. Il en est précisément de cet objet comme de l’Algèbre, dans laquelle il n’y a aucun procédé général pour mettre un problème en équations. Dans chaque cas particulier, la marche dépend de la manière dont la relation entre les quantités données et celles qui sont inconnues est exprimée ; et ce n’est que par des exemples variés que l’on peut accoutumer les commençants à saisir ces relations et à les écrire par des équations. Il en est de même pour la Géométrie descriptive. C’est par des exemples nombreux et par l’usage de la règle et du compas dans les salles d’exercice que l’on peut acquérir l’habitude des constructions, et qu’on s’accoutume au choix des méthodes les plus simples et les plus élégantes, dans chaque cas particulier. Mais aussi, de même qu’en Analyse, lorsqu’un problème est mis en équations, il existe des procédés pour traiter ces équations, et pour en déduire les valeurs de chaque inconnue ; de même aussi, dans la Géométrie descriptive, lorsque les projections sont faites, il existe des méthodes générales pour construire tout ce qui résulte de la forme et de la position respective des corps.

Ce n’est pas sans objet que nous comparons ici la Géométrie descriptive à l’Algèbre ; ces deux sciences ont les rapports les plus intimes. Il n’y a aucune construction de Géométrie descriptive, qui ne puisse être traduite en Analyse ; et lorsque les questions ne comportent pas plus de trois inconnues, chaque opération analytique peut être regardée comme l’écriture d’un spectacle en Géométrie.

Monge.