Page:Reclus - Le Rhin français.djvu/64

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Pour les profiteurs de ce qu’on avait alors l’ingénuité de nommer la « grande guerre », il s’agissait de n’avoir plus à franchir les Vosges, au cas, déjà prévu sans doute, où l’on marcherait de nouveau sur Paris. Pour tourner ces monts pastoraux et sylvestre, il fallait Metz ; ils gardèrent Metz et son ample banlieue.

Ce faisant, ils ont sanctionné notre poussée jusqu’au Rhin. À notre tour, il nous convient fort de n’avoir pas à conquérir ces Vosges et leurs prolongements septentrionaux et le Hunsrück et l’Eifel et l’Ardenne. Grande épargne de sang, de tués, de mutilés, de prisonniers, de disparus, si, quelque jour, un nouvel halluciné de là-bas, qui ne verra que lui dans le monde, ouvre la porte du cimetière à des millions de jeunes hommes, de trentenaires et de quadragénaires.