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VII
SOTTIE NOUVELLE
DE L’ASTROLOGUE
[Paris, 1498.]




Cette pièce, inconnue jusqu’ici, est peut-être la plus intéressante de toutes celles que nous avons recueillies. Elle nous montre ce qu’était la satire politique au début du règne de Louis XII. Nous savions déjà par le témoignage très précis de Jehan Bouchet, que nous avons rapporté dans notre introduction, que le roi laissait une grande liberté aux joueurs de farces, et que leurs traits malicieux l’éclairaient sur le compte de ses ministres ; mais nous ne pouvions guère penser que les poètes dramatiques s’exprimaient avec une aussi entière franchise sur les grands du jour.

Le cadre de la pièce est des plus simples, et l’action y est nulle. Le prince des sots appelle ses suppôts et leur demande si le temps n’est pas venu de se réjouir (v. 1-4). Les sots répondent que l’on n’est guère porté à la joie et qu’il convient plutôt de se lamenter (v. 4-20) ; mais ils assurent que tout va changer (v. 21-22) ; qu’il ne