Page:Recueil général des sotties, éd. Picot, tome I.djvu/240

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« Roan, vilain et hort », autrement dit Georges d’Amboise (v. 407). L’astrologue cherche des remèdes ; Chascun en a grand besoin. Le prince lui fait espérer la prochaine réunion des états :

Pour ton allegement
On tiendra les estas en France (v. 434-435).

L’astrologue reconnaît que Chascun est « vuydé » (v. 443) ; mais, par l’effet du nouveau régime, il pourra se remettre. Le prince le ménagera, fera régner la paix, se défiera des Vénitiens et des Florentins (v. 550). L’un des sots insiste sur les maux qu’entraîne la politique italienne :

…Je diz que Venicien
Millanoys ne Italien
Jamez ne veulent bien en France (v. 556-558).

Quelques moralités banales font passer les traits de la satire. La conclusion est une prière pour le roi, afin qu’il ne se laisse pas entraîner « par ce geminal mouvement » (v. 585).

Il y a sans doute dans notre sottie bien d’autres allusions qui nous échappent. Ce qui nous frappe le plus c’est l’acharnement avec lequel l’auteur poursuit de ses invectives le confident du roi, le puissant Georges d’Amboise. Il semble qu’il risquât fort d’être pendu.

Quel est cet auteur ? Nombre de détails : les expressions latines minor bursa (v. 129, 159) et major bursa (v. 299), les allusions aux procès (v. 51), les traits décochés contre le Châtelet et le Parlement (v. 264, 442, 569) nous montrent que c’était un basochien parisien. Nous savons par l’allusion très précise que contient le v. 91 que la pièce est postérieure au 2 juillet 1498; une autre allusion que nous relevons dans le v. 126 permet de penser qu’elle est postérieure au 17 septembre de la