Page:René Crevel La Mort Difficile 1926 Simon Kra Editeur.djvu/190

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que tu vas avoir une stupeur. Allons danse un peu.

— Oui Arthur.

— Ce n’est pas bien convenant de se soûler comme ça, seul dans un coin. Et puis, tu aurais bien pu donner les félicitations à Totor et à Armand de leur danse. Ce n’était pas magnifique ?

— Si Arthur.

— Alors, pourquoi ne leur as-tu pas dit. Je n’aime pas de telles manières. Les jeunes gens de la porte des Lilas ont plus de tact, de délicatesse que ceux de la société. Va leur porter tes compliments et demande à Totor s’il veut bien que tu lui fasses son portrait.

— Je n’ai pas le temps en ce moment de faire le portrait de ton Totor.

— Mon Totor ? Écoute Pierre ne soyez pas jaloux. Ne faites pas ton manière.

— Je t’en prie Arthur.

— Si tu es triste, si tu es fatigué, tu peux partir, mais ne gâche pas mon soirée.

— Je ne gâche pas ton soirée.

— C’est toi qui le dites. Moi, je sais que tu vas la ruiner. Tu ferais mieux de t’en aller.

— Tu veux que je m’en aille pour rester avec Totor.

— Ça ne te regarde pas. J’ai droit à mon liberté.

— Ta liberté c’est de l’égoïsme.

— Foutes-moi la paix.

— C’est toi qui as commencé. Je ne disais rien.