Page:René Crevel La Mort Difficile 1926 Simon Kra Editeur.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


— M. Blok pourtant n’avait pas fait de mauvaises affaires, n’avait pas eu d’enfant naturel, ni attrapé d’inavouable maladie.

— Alors ?

— N’empêche qu’il s’est tué.

— S’il s’est tué, il faut expliquer pourquoi ?

Mme Dumont-Dufour a pris le ton de menace. Sans doute croit-elle qu’on lui cache la vérité. Mme Dumont-Dufour est un esprit clair. Dût-elle être martyrisée, elle répéterait jusqu’à la consommation des siècles que, si M. Blok s’est tué, il y a une raison, et pas une raison en l’air. Sinon, il n’est pas mort.

Et voici que déjà Mme Dumont-Dufour met en doute la mort de M. Blok. Sa veuve proteste, mais telles sont les objections de la causaliste que, si la porte s’ouvrait pour laisser entrer Dimitri, soudain rendu au monde des vivants, Herminie ne s’étonnerait guère.

— Vous dites que M. Blok n’est pas mort, qu’il ne s’est pas tué, Louisa ?

— S’il est mort, s’il s’est tué, donnez-moi des raisons.

— Des raisons, des raisons ? Mme Blok n’en manque pas, mais ce sont des raisons dont Mme Dumont-Dufour ne saurait pas se contenter. Aussi, elle est désolée de n’en point trouver d’autres.

— Dites toujours.

— Eh bien ! voilà. Primo, commence Mme Blok