Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Le 13 septembre.

Je ne veux rien cacher, mon excellente mère, de tous mes chagrins, et vous voyez comme je viens de vous ouvrir franchement mon cœur. Oh ! je vous en prie, usez-en de même à mon égard je suis résolu, pendant que nous serons séparés, de vous dire tout franchement et sans vous rien cacher, soyez-en bien assurée, ma chère maman. Je ne sais trop, ma chère maman, où vous adresser ma lettre, peut-être serez-vous à Guingamp, attendant Henriette, peut-être aussi serez-vous à Tréguier. Probablement à présent vous avez embrassé Alain et Henriette. Ô ma bonne mère, quelle joie vous avez dû ressentir à les revoir après avoir été si longtemps séparée d’eux ! Je suis un peu consolé de notre séparation par l’espérance de vous voir sans tarder. Car je pense que vous viendrez bientôt ici. Je tremble quand je pense que vous êtes seule à Tréguier où vous n’avez personne pour vous soigner et vous tenir compagnie ; je sais bien que la bonne Ma-