Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

obtenus à Tréguier. Je ne sais si sa prédiction se vérifiera, mais de mon côté je ferai tous mes efforts. Vous savez, ma chère maman, que c’est quand j’ai reçu quelque échec que je suis le plus enflammé pour relever mon honneur. Aussi, vais-je travailler en enragé, ne craignez pas que je me décourage. Nous aurons cette semaine trois promenades, l’une demain après la composition jusqu’au soir, l’autre jeudi pour toute la journée, et enfin une petite promenade vendredi après-midi. Mais j’emporte toujours de quoi travailler. Quand on va à la maison de campagne, je fais bien quelque chose, mais quand on va au Jardin des Plantes, je vous assure que j’ai assez à faire à regarder toutes les merveilles qui m’entourent, serres, plantes, ménageries, lions, tigres, éléphants, girafes, ours blancs, etc. Toujours je pense que vous êtes avec moi ainsi que Liart et Guyomard, et cette pensée me remplit de plaisir.

Faites bien mes compliments, ma chère maman, à tous mes excellents professeurs, n’oubliez pas surtout le bon Monsieur Pasco, avec qui j’ai passé deux années si heureuses ;