Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/32

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Quand j’ai vu Henriette, elle était très bien portante, seulement il y a à peu près huit jours elle avait eu une indisposition qui n’a pas eu de suites. Je ne puis vous exprimer les soins qu’a pour moi cette excellente sœur. Vraiment elle vous remplace auprès de moi, ma chère maman. Je lui ai occasionné bien des frais soit pour compléter mon trousseau, soit pour acheter des livres dont il faut ici une quantité prodigieuse, mais je tâcherai, ma bonne mère, de n’être point ingrat envers elle et de faire en sorte qu’elle ne se repente pas de tous ses soins pour moi. Oh ! quel bienfait le bon Dieu m’a accordé en me donnant une si bonne sœur !

Je vous prie, ma chère maman, de m’envoyer mon extrait de baptême, et cela le plus tôt possible. On le demande dans l’établissement. Je continue à me bien porter et à me plaire, quoique encore quelquefois, pensant à vous, à mes amis de Tréguier, à mon collège, je sois un peu attristé ; mais ce sont de petits nuages qui se dissipent, et quand je pense au plaisir que j’aurai à vous revoir, cela me donne un nouveau courage. D’ailleurs, on est