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CHAPITRE XVIII.


LES GNOSTIQUES ET LES MONTANISTES À LYON.


Il y avait près de vingt ans que la colonie asiatique de Lyon et de Vienne, malgré plus d’une épreuve intérieure, prospérait en toutes les œuvres de Christ. Grâce à elle, la prédication évangélique rayonnait déjà dans la vallée de la Saône. L’Église d’Autun, en particulier, fut, à beaucoup d’égards, une fille de l’Église gréco-asiatique de Lyon[1]. Le grec y fut longtemps la langue de la mysticité[2], et y garda durant des siècles une certaine importance liturgique[3]. Puis apparaissent, dans une sorte de pénombre matinale et incertaine, Tournus, Chalon, Dijon, Langres, dont les apôtres et les martyrs se rattachent à la colonie

  1. Légende de saint Bénigne, etc. Tillemont, Mém., III, p. 38
  2. Inscription de Pectorius ; voir ci-après, p. 297, 298.
  3. Bulliot, Essai hist. sur l’abbaye de Saint-Martin d’Autun, p. 47-50 ; E. Montet, Légende d’Irénée, p. 16-22. Voir l’Égl. chrét., p. 470.