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UN GENTILHOMME PHYSICIEN

M. d’Outremort, pourvu de rentes non chétives, entreprit des recherches privées dans le domaine de la physique. Dirigées plus spécialement vers l’électricité, elles donnèrent lieu à de remarquables découvertes. Au vrai, c’est, paraît-il, à M. d’Outremort que nous devons les principes de la « télémécanique ». Je ne suis point trop versé là-dedans, mais on s’est chargé de m’instruire. Il faut entendre par « télémécanique » la science de gouverner les machines à distance, sans fil et par la seule entremise des ondes dites « hertziennes », qui sont dans l’espace.

Si j’en crois les hommes compétents, il y avait là de quoi mener au comble la renommée de l’inventeur, pour peu qu’il suivît son invention et qu’il la manifestât plus réellement que par des formules. Pourquoi mon ami laissa-t-il à d’autres ingénieurs le soin d’utiliser sa trouvaille ? Les torpilles télémécaniques, que l’on fait évoluer à plusieurs kilomètres de soi, sont aujourd’hui d’un usage courant, m’a-t-on dit. Que n’est-ce M. d’Outremort qui les manigança ? Et comment n’a-t-il pas même indiqué les autres