Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/21

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Tout, tout ce qui sera en mon pouvoir va t’être accordé… — Oh ! tout…, dit la jeune femme. — Oui, tout… fût-ce… Est-ce à ton cœur, est-ce à ton divin conin qu’il manque quelque chose ? — Tu remplis mon cœur, cher mari. Mais j’ai des sens trop chauds, et quoique blonde cendrée, mon bijou a des démangeaisons… terribles ! — T’est-il indifférent qui le satisfasse, ou aurais-tu un goût ? — Sans aimer, j’ai un goût, un caprice… Mais je n’aime que toi ! — Qui excite ta main, que je vois, en ce moment, chercher ton gentil petit chose ? — Tiens ! ce voisin… qui me regarde… et dont… je me suis déjà plainte… — J’entends, tu as dû me trouver bien bouché ! Passe au bain, mon ange adoré… Je reviens dans l’instant. »

Il courut me trouver. « Jeune voisin, on dit que vous aimez Mme Folin, l’horlogère ? — Ma foi ! on dit vrai, je l’adore ! — Venez, il en arrivera ce qu’il pourra, allons ! » Il me prit la main et nous allâmes chez lui. « Déshabillez-vous, passez dans ce bain que ma femme quitte. Voilà de mon linge. Régalez-la en nouvelle mariée, ou ménagez-vous pour différentes nuits, à votre choix et au sien. J’adore ma Fidelette, mais pour cette épouse chérie, je suis content dès que je la vois satisfaite, heureuse !… Quand vous l’aurez foutue, que son petit conin aura bien déchargé, je l’enconnerai à mon tour pour lui porter mon petit présent. » Et il me fit entrer dans le lit où sa femme était depuis le bain. Il s’en allait. « Mon cher mari, s’écria