Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’un joli poil follet commençait d’ombrager, et la gamahucher modérément. Ce ne fut qu’à la dixième nuit que je la sentis me riposter ; je redoublai les coups de langue, et elle émit !… La lumière était éteinte, quand Ingénue s’éveilla, en disant : « Ah !… ah !… ah !… ça me chatouille… ah !… » Elle crut qu’elle avait rêvé. Cependant elle dagua sa jeune sœur, couchée avec elle, de plusieurs coups de coude, comme si elle eût pensé que cette enfant l’avait chatouillée.

Je me remis dans mon lit, enchanté de ce que ma fille eût déchargé. Cette émission me fit espérer qu’ayant éveillé son tempérament, je pourrais l’enconner bientôt, en faire ma maîtresse et me trouver le plus heureux des hommes !… Mais que j’étais loin de compte, et combien de vits devaient tenter de martyriser ce divin conin avant le mien ! Hélas ! Il fut prêt d’essuyer une iliade de malheurs.

Quoi qu’il en soit, ç’a été ma véritable inclination, la plus constante, la plus voluptueuse, que cette adorable fille, qui n’a eu de rivale que sa sœur. Non, je le dis d’après l’expérience, il n’est pas au monde de plaisir comparable à celui de plonger son vit bandant jusqu’au fond du con satiné d’une fille chérie, surtout si, remuant du cul avec courage, elle décharge copieusement ! Heureux ! Heureux