Page:Retté - Le Symbolisme. Anecdotes et souvenirs.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je désirais fort faire plus ample connaissance avec cette revue.

— Très bien, me dit-il, c’est justement aujourd’hui samedi ; nous allons y aller.


***


Tout ce mortel préambule est afin d’expliquer comment j’ai fait la connaissance d’un certain nombre de « macabres de brasserie et d’Héliogabales de maison publique » — pour employer la surprenante expression de M. Fouquier. Raconter mes impressions, je ne le pourrais guère. Voici un schéma : Beaucoup de fumée, beaucoup de tapage, un piano enrhumé, une sonnette stridente, un hourra formidable, à notre entrée. Un palais ? pas du tout ; et trois cents personnes où il n’en tiendrait guère que cent — encore pas trop à l’aise. Un aimable et énergique président, M. Deschamps. Et puis un flot, une cascade, un fleuve de poèmes et de chansons, qui déclamés, qui chantées, ou à peu près, par une cinquantaine de personnages bien vivants, bien portants, et d’une exquise bonne enfance. Citer serait difficile : M. Bailliot récita de beaux vers de M. Moréas ; M. Dalibard, des vers de MM. Signoret, Le Cardonnel, Retté, Charles Morice, Victor Hugo ; M. Coulon exalta les vêtements de M. du Plessys ; M. Degron chanta Les Bois... De macabre pas l’ombre, d’Héliogabale et de maison publique, nul indice. Peut-être M. Canque-