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Les ouvrages d’ar-Ràheb dénotent une érudition peu ordinaire. On voit qu’il a étudié et possède à fond la philosophie et la théologie scolastique ; ses traités sur la Trinité et l’Incarnation sont de la plus parfaite exactitude, et son voyage à Rome pourrait au besoin témoigner en faveur de son attachement au siège de Pierre et au centre de l’unité catholique.

La lettre dont nous donnons la traduction contient une courte apologie de la religion chrétienne. Écrite, ainsi que nous l’apprend le début, après un voyage au pays des Grecs et des Latins, elle est dédiée à un musulman de ses amis demeurant à Saïda. Ce personnage, dont nous ignorons le nom, l’avait instamment prié de le renseigner sur certains points de la religion chrétienne, en particulier sur les mystères de la sainte Trinité et de l’Incarnation, et de lui dire aussi en toute franchise ce que Grecs et Latins pensaient de Mohammad et de son Coran. Plus tard un autre musulman, nommé Takieddin Ahmad ben Abdalhalim ben Taimiah, publia contre ar-Ràheb un écrit intitulé : « Réponse véritable et sincère à celui qui a entrepris de prouver la vérité de la religion chrétienne », et prétendait évidemment renverser tous les arguments de son adversaire. Or ce Takieddin ben Taimiah mourut en 728 de l’hégire, soit l’an 1327 de notre ère. C’est donc là une preuve évidente que Boulos ar-Ràheb vivait non au xve siècle, mais au xiiie et au commencement du xive.

Il existe plusieurs manuscrits de la présente lettre. Celui de notre Bibliothèque orientale, que nous traduisons aujourd’hui, a été copié en 1807 par le moine Antoine Zakhour, ainsi que l’indique la note finale. La famille Aoura, de Beyrouth, possède un exemplaire plus ancien et qui offre quelques variantes avec le nôtre.

Plusieurs exemplaires de cet ouvrage se trouvent à la Bibliothèque vaticane, etc. (cf. Steinschneider, p. 62).

Quant aux autres ouvrages de Boulos ar-Ràheb, parvenus jusqu’à nous, voici la liste des principaux :

1o  Abrégé de la Théologie dogmatique, où l’auteur expose la croyance des chrétiens touchant l’unité de Dieu et démontre qu’ils ne sont pas polythéistes. Vingt-deux chapitres, dont Assemani (Bibl. or., II, p. 511) donne le sommaire.

La revue Al-Machriq (année 1901) a publié cet ouvrage.

2o  Opuscule dans lequel Paul d’Antioche parle des diverses