Page:Revue de l'Orient Chrétien, vol. 8, 1903.djvu/437

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ligence, la substance de la lumière, et autres de même nature. Or si la substance immatérielle créée ne reçoit pas d’accident et n’occupe pas de place, le créateur des substances tant immatérielles que matérielles, peut-il recevoir des accidents et occuper une place ? Évidemment non.

Nous sommes étonnés, ajoutèrent-ils, de voir comment les Musulmans, malgré toute leur science et leur mérite, ignorent qu’il n’existe que deux lois : la loi de justice et la loi de grâce. Et en effet puisque Dieu est à la fois justice et bonté, il a fallu qu’il manifestât à l’égard des créatures le premier de ces attributs ; voilà pourquoi il envoya le prophète Moïse aux enfants d’Israël, pour leur faire connaître cette loi de justice et leur ordonner de l’observer fidèlement et de la fixer dans leurs cœurs. Comme d’autre part la perfection ou la loi de grâce ne peut être réalisée que par celui qui est infiniment parfait, il a fallu que Dieu lui-même (que son nom soit sanctifié et sa divinité glorifiée !) la mît en pratique, lui qui surpasse tous les êtres en perfection.

Puisque de plus Dieu est la bonté par excellence, il a fallu que cette bonté se manifestât dans le plus excellent des êtres. Or parmi les êtres le meilleur est Son Verbe, dont la bonté est au-dessus de tout ce qu’il y a de bon, et sa bonté a apparu dans ce qu’il y a de meilleur.

Ainsi donc le Verbe a dû prendre une nature sensible, afin de manifester la puissance et la bonté divines ; et parmi les êtres l’homme étant le plus noble, il s’est revêtu de la nature humaine, en naissant de Notre-Dame, la bienheureuse et très pure Marie, choisie entre toutes les femmes.

Après cette loi de perfection, il n’y a de place pour nulle autre, car tout ce qui l’a précédée ne faisait que la rendre nécessaire, et ce qui suit n’a besoin d’aucun complément ; et en effet tout ce qui vient après la perfection ou est parfait lui-même ou pour le moins est au-dessous et fait partie de cette perfection ; or la partie de ce qui est parfait est parfaite elle-même et n’a besoin de rien.

Mais il suffit ! La paix à celui qui suit le droit sentier !


Voilà ce que j’ai appris des gens que j’ai vus et entretenus ; tels sont les arguments qu’ils donnent en faveur de leur