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ANGLETERRE.

la Magistrature y a été attaquée avec la même énergie, la même violence que toutes les anciennes institutions. Autant le caractère du juge de paix avait été exalté par les anciens écrivains, admirateurs passionnés de la constitution de leur pays, autant il a été dénigré, rabaissé par les partisans de la réforme. Ils ont soumis à une sévère investigation les diverses parties du pouvoir des Magistrats, et n’ont fait grâce à aucun abus. Leurs plaintes, malgré leur véhémence, ont été justes en général. Ils n’ont attaqué dans l’institution des Magistrats que ce qui méritait effectivement de l’être, et s’ils ont oublié le bien pour ne parler que du mal, du moins la justice de leurs griefs n’a été que trop bien démontrée par les faits les plus incontestables.

Le même sujet a d’ailleurs été traité en dernier lieu par un homme dont la sagesse et l’impartialité égalent la pénétration et les vastes connaissances, et je me trouve heureux d’avoir un pareil guide pour me diriger. Dans son célèbre discours sur la réforme des lois, prononcé en 1828, M. Brougham s’est longuement étendu sur les attributions des Magistrats ; et quoiqu’il ne les ait considérées que sous le rapport judiciaire, une grande partie de ses observations s’appliquent également à toutes les branches de leur pouvoir. Je tâcherai autant que possible d’emprunter l’autorité de ses paroles.


de la composition du corps des magistrats.


La première origine des juges de paix remonte aux conservateurs de la paix chez les Anglo-Saxons (conservators of the peace), officiers dont le nom indique assez les attributions, et qui étaient élus parmi les hommes les plus influens du comté. Sous Édouard iii, la couronne s’empara du droit de les nommer, et peu après, par le statut 34 du même règne,