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GRÈCE.

seule, sans les autres dépenses : toutes réunies, elles formaient une masse de 80,000 piastres fournies par une population de 15,000 ames.

L’article 11 est un de ceux dont l’altération a causé le plus de maux. Des malveillans et des plaideurs de mauvaise foi, s’appuyant tantôt sur l’article 8 et l’article 10, et d’autres fois sur l’article 16, avaient recours à l’amirauté ou au tribunal du grand-vézir, et forçaient leurs adversaires de se rendre à Constantinople à leurs frais et périls, pour y être jugés de nouveau. Les sentences des primats grecs, et même celles des cadis ou naïbs, y étaient cassées à force d’argent et d’intrigues, et les nouvelles décisions l’étaient à leur tour par les mêmes moyens, aussitôt qu’on déposait les autorités qui les avaient rendues. L’esprit de chicane et de tracasserie a peu de théâtre aussi actif que celui des îles de l’Archipel. Naxie particulièrement en est infecté ; les procès y sont interminables.

Mêmes réflexions pour l’art. 20. Les coupables, absous par la protection chèrement vendue des officiers de l’amirauté et du drogman de l’arsenal, reparaissaient triomphans dans leur île, et se livraient encore à de nouveaux excès.


observation générale.


Les Turcs n’ont jamais entretenu de garnison dans les îles de l’Archipel, qui n’ont pour habitans que des chrétiens. Le tableau suivant, auquel nous avons annexé le travail ci-dessus comme pièce justificative, fait connaître ce qui existe à cet égard, et donne un ensemble aussi exact que possible de leur état antérieur à l’insurrection, et postérieur même, pour celles qui sont restées soumises à la Porte Ottomane.