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SAMBOANGAN.

Je rencontrai également des cariota urens, ainsi que le cariota mitis ou cavonégros des Espagnols et des Malais, plusieurs espèces de palmiers curieux par leur feuillage et leur stipe couvert d’anneaux circulaires. Sur les bords de la mer croissaient des crinums, qui avaient plus de six pieds d’élévation et une hampe de cinq à six pouces de diamètre ; enfin, j’ai trouvé sur cette île fertile une quantité de végétaux que je n’avais rencontrés encore nulle autre part, et qui tous me parurent inconnus.

Je m’expliquai facilement la cause de leur belle végétation, en examinant la terre dans laquelle ils croissent, et qui n’est qu’une composition de terreau, de débris de feuilles et de détritus de végétaux.

Dans la journée que je passai sur cette plage, je recueillis un grand nombre de sachets de graines, d’échantillons pour l’herbier, et de plantes vivantes dont je garnissais mes caisses.

Le lendemain, nous poursuivîmes notre route pour Samboangan ; nous entrâmes d’abord dans le détroit de Basselan. Je remarquai très-attentivement en passant toutes les petites îles et îlots dont ce détroit est encombré. Nous rencontrions même dans la mer des troncs d’arbres isolés, espèce d’îles factices et flottantes, sur lesquels croissaient diverses plantes, notamment des palétuviers. Chemin faisant, je recueillis sur la surface de l’eau quelques espèces de fucus non communes, et des flustres, etc.

Le 21 novembre 1819, nous mouillâmes enfin devant Samboangan.

Le lendemain, après avoir pris toutes les mesures que je jugeai convenables pour la conservation et la sûreté de mes plantes à bord des navires pendant mon absence, je descendis à terre et j’allai immédiatement