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SAMBOANGAN.

sont variées à l’infini. Les naturels du pays m’en ont fait remarquer jusqu’à dix variété ou espèces bien distinctes, dont plusieurs fournissent un chou bon à manger. Les figuiers y abondent ; plusieurs espèces sont extrêmement curieuses par leur racine stolonifère, descendant des branches les plus élevées et du sommet du tronc, puis formant des faisceaux couverts de fruits aussi bizarres qu’extraordinaires. On ne peut se lasser d’admirer cette prodigieuse diversité de figuiers dont la forme des fruits n’est jamais la même. Les arbres en sont souvent couverts depuis le pied jusqu’à la sommité des branches les plus élevées.

J’ai vu sur le bord de la mer quelques espèces d’housonia couverts de fleurs. Il y en avait qui portaient des fleurs blanches, d’autres des fleurs roses ; des plages entières sont couvertes de badamiers (terminalia catappa) et autres.

J’ai remarqué une espèce d’arum de six à huit pieds d’élévation, dont le stipe avait plus de six pouces de diamètre. Nulle part je n’en ai rencontré d’aussi gros. Une espèce de borraginée (tournefortia) fixa mon attention. Elle avait au moins six pieds de hauteur sur cinq pouces de diamètre ; Ses feuilles, épaisses et très-velues, étaient remarquables par leur blancheur. J’observai aussi des arbres touffus et très-élevés de la famille des urticées, remarquables par la largeur de leurs feuilles et la longueur de leurs grappes de fleurs ; des mélacées nouvelles d’une grande beauté, etc.

Il serait bien à désirer que, dans l’intérêt de la science, on envoyât quelques naturalistes visiter ces contrées malheureusement trop peu connues[1]. Ils y fe-

  1.  Ceci a été écrit en 1822 ; depuis, du moins à ma connaissance,