Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/400

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
386
HISTOIRE — PHILOSOPHIE.

à la France. « On reproche aux Canadiens français, continue M. Parker, leur aversion à devenir Anglais. Les habitans de Jersey et de Guernsey en sont-ils des sujets moins fidèles pour avoir conservé leur langage, leurs mœurs et leurs lois normandes ? A-t-on jamais songé à leur adresser ce reproche ? Le Bas-Canada et les autres colonies de l’Amérique du Nord sont, à mon avis, le bras droit de l’empire britannique. Je suis convaincu que quand les Canadiens seront le double de ce qu’ils sont actuellement, ils défieront toute l’union américaine. Ce sont les meilleurs colons de l’Angleterre. La seule chance qui reste à celle-ci de conserver ses possessions américaines, c’est de laisser les Canadiens français s’étendre dans toute la province basse, et s’y régir par leurs institutions actuelles ; autrement cette colonie sera perdue à jamais pour la métropole. »

Le Canada proprement dit ne renferme qu’un petit nombre d’indigènes. À l’arrivée des Français, il était occupé par trois peuples, parlant chacun un langage différent, les Sioux, les Algonquins, les Iroquois ou Hurons. Les premiers habitaient la contrée de l’ouest entre le lac Supérieur et les sources du Mississipi. Les Français ne les connurent guère que par les récits des chasseurs et des missionnaires. Les Sioux menaient une vie plus primitive que les Hurons et Les Algonquins. Ils parcouraient le pays à la manière des Tartares, vivant sous des tentes de peaux, qu’ils dressaient dans de fertiles prairies, où ils allaient chasser le bison. C’était un peuple simple et paisible ; mais quand il était attaqué par un ennemi, il ne se montrait inférieur ni en courage ni en férocité aux autres hommes rouges.

Les Algonquins étaient subdivisés en un plus grand