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L’ALABAMA ET LES FLORIDES.

ques escarmouches, les Séminoles se replièrent sur Saint-Augustin. Ils furent vivement poursuivis. Un camp nègre, gardé par 250 combattans, fut attaqué : la lutte fut sanglante, ceux-ci laissèrent 80 morts sur le champ de bataille, et la majeure partie des autres fut mise hors de combat ; deux Anglais nommés Arbuthnot et Ambristn y furent pris et pendus comme espions, et comme ayant vendu des armes aux sauvages.

Le 28 juin fut la journée la plus pénible ; la route, tracée sur le plateau d’une colline sablonneuse, n’est arrosée par aucun ruisseau ; il faut se détourner pour trouver de l’eau dans deux fontaines, qui sont la source de deux jolies rivières. De l’autre côté de la colline, vers le sud, est une magnifique cascade formée par une rivière considérable, qui se précipite dans un abîme qui a plus de cent pieds de profondeur, et qui se perd dans les entrailles de la terre. Le soir, ils trouvèrent le tombeau d’un Indien, mort depuis deux mois ; Ses compagnons l’avaient déposé sous une palissade en forme de triangle solide, dont la base enfermait le cadavre que les bêtes fauves avaient néanmoins dévoré.

M. Portier et son compagnon voyagèrent jusqu’au 3 juillet à travers un pays pauvre, stérile et désert, et arrivèrent ce dernier jour sur les bords de la rivière Noire, formée par l’écoulement de plusieurs lacs qui ont entre eux des communications souterraines. Le 4 ils étaient à Jacksonville, sur les bords du fleuve Saint-Jean qui est très-large et rapide et qui coule en ligne droite du sud au nord : sa source est encore inconnue ; on soupçonne qu’il prend naissance dans des savannes marécageuses. Le sol qui borde ce fleuve est très-propre à la culture du coton ; la canne à sucre y