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ANTIQUITÉS DU MEXIQUE.

continuelles avec eux : les réponses verbales qu’ils faisaient à ses questions étaient immédiatement retracées en peintures hiéroglyphiques, et au bas de ces peintures, quatre jeunes Mexicains élevés au collége, dans lesquels on devait avoir une entière confiance, donnaient une interprétation exacte du texte en latin et en espagnol. J’ai encore les originaux, dit le moine.

À Santiago de Tlatetulco, Sahagun fit un travail analogue, et conféra sur ce qui avait été écrit avec les anciens les plus honorable du pays, avec le recteur du collége et avec les étudians indiens qu’on y élevait. Il fut bientôt rappelé au couvent de Saint-François de Mexico, où il acheva d’établir l’authenticité de toutes les relations qui lui avaient été fournies, par des moyens semblables à ceux qu’il avait déjà employés ; pour donner plus de garantie de son exactitude, notre auteur nomme les individus dont il obtient des renseignemens. Tout cela le conduisit jusqu’en 1545 ; l’ouvrage alors était écrit en langue mexicaine, et il fut soumis à la censure d’un grand nombre de personnes d’un esprit cultivé. Les différens documens une fois rassemblés, l’auteur put les comparer avec ce qu’il avait sous les yeux, c’est-à-dire avec les restes nombreux d’anciens édifices, et avec les vestiges de vieilles coutumes subsistant encore. D’ailleurs, ainsi que le fait observer le Repertorio americano, qui renferme des renseignemens curieux à ce sujet, la conquête n’ayant commencé qu’en 1519, et n’ayant été terminée qu’en 1524, les anciens qui, en différens endroits, conférèrent avec notre historien avant 1545, quand bien même ils eussent été sexagénaires, avaient beaucoup plus de trente ans lors de la ruine de l’empire, et cet