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Histoire.

CONSTANTINOPLE


EN 1831[1].

Les Osmanlis sont à nos yeux un peuple arrivé à un point extrême de criticisme, n’ayant plus aucune foi en sa force ; assez lié, d’un côté, par l’autorité d’une religion, qui est à la fois toute l’organisation sociale, pour ne point oser marcher violemment dans un nouveau système, et de l’autre trop détaché du Koran pour en tirer de l’unité d’action, et ce fanatisme qui les a menés si long-temps à la gloire. Ils restent là, n’avançant que pas à pas, lorsque l’Europe est en pleine course sur la route du progrès.

Du temps de Frédéric le Grand, la politique maladroite de la France les a séparés de l’action générale ; ils sont demeurés long-temps sans être mêlés aux guerres des autres puissances ; ils ne se trouvent plus aujourd’hui en harmonie avec les peuples qu’ils avaient vaincus autrefois. Ils roulent seuls dans leur système, mais

  1. Fragment d’un voyage dans le Levant