fait une descente chez lui, et j’ai rapporté plein ma casquette de cerises grosses comme des prunes. — J’ai été le quatrième à la dernière composition, et j’aurais peut-être bien eu un accessit à la distribution des prix si nous étions restés à la ville. — Lilie a laissé tomber dans le bassin sa grande poupée, qui s’est noyée comme j’ai manqué de le faire dans le temps. À propos de Lilie, elle me charge de te dire que votre pêcher est plus grand qu’elle, et qu’il a eu quatre fleurs cette année, à ce que nous a dit Jérôme, car nous sommes arrivés trop tard pour les voir.
« Quand commencent les vacances chez vous ? Viens-tu cette année comme nous l’espérons ? »
« Ça n’est pas si amusant ici que la pension ; il faut que je pioche dur. Maman dit qu’elle n’a pas de fortune à me laisser, et qu’il faut que je me fasse un état ; cependant j’espère te voir aux vacances, c’est-à-dire dans trois mois. J’ai fait une épitaphe en latin pour la poupée de Lilie. Tu trouveras dans cette lettre des graines que tu lui donneras ; ce sont des reines-marguerites panachées magnifiques. Dis-lui d’en semer dans son jardin et dans le mien. J’espère que tu ne marcheras pas dessus, comme tu fais toujours.
Les vacances arrivèrent, et Paul Seeburg se mit en route pour la ville. Comme la route lui semblait longue ! Il avait appris au collége une foule de jeux innocens ; il savait faire des bagues de crin et des canards en papier qui marchaient. À peine fut-il arrivé, à peine eut-il embrassé sa mère, qu’il demanda quand il partirait pour la campagne de M. Morsy.
— Tu en es tout revenu, répondit Mme Seeburg ; je ne veux plus que tu les voies.
— Pourquoi donc ça, maman ? vous étiez si amis !
— Nous n’avons jamais été amis. C’étaient des connaissances que