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sivement à la houille, et qui représentent en forge une valeur annuelle d’environ 16 millions de francs. Voilà, sans l’exagérer ni l’atténuer, l’obstacle qui arrête l’union commerciale des deux pays.

On peut attendre de l’association douanière, comme un résultat prochain, une réduction de 8 à 10 fr. pour 100 kilogrammes, dans le prix des fers à la houille. Cette diminution sera prise en partie sur le prix même des rails, en partie sur les frais de transport. En supposant que l’économie ne doive être que de 5 fr., comme M. Flachat l’a évaluée, elle équivaudrait encore à 30 millions de fr. sur les 600 mille tonnes nécessaires pour l’exécution des chemins de fer ; cela n’est point à dédaigner. Avec 30 millions on construirait 35 lieues de chemins à une voie et 25 à deux voies.

Cette diminution, que nous prévoyons, doit être graduelle. Il faut laisser aux maîtres de forges le temps de s’y préparer, et de recueillir le bénéfice des voies nouvelles de communication. Trois années de durée suffiront probablement pour ce régime transitoire. On abaisserait les droits d’importation, sur la frontière belge, à 11 fr. par 100 kilogrammes de fer laminé, à partir du 1er janvier 1843, à 7 fr. 75 à partir du 1er janvier 1844, à 5 fr. 50 c. à partir du 1er janvier 1845, et la frontière deviendrait libre le 1er janvier 1846.


Léon Faucher
(La suite au prochain no.)