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millions pour le revenu de 1810 et 514 millions seulement pour celui de 1821.

La tendance de tous les gouvernemens, depuis le directoire jusqu’à la monarchie de juillet, a été de diminuer la charge de l’impôt direct pour en surcharger les contributions indirectes. Ainsi, le principal de la contribution foncière, fixé à 240 millions par l’assemblée constituante, se trouve aujourd’hui ramené, par une série de réductions successives, qui partent de l’année 1797 pour ne s’arrêter qu’à l’année 1821, au chiffre de 159 millions. En tenant compte de l’accroissement que les constructions nouvelles ont apporté dans la matière imposable, on voit que le principal de la contribution foncière, sur les bases que la constituante avait posées, égale, ou peu s’en faut, le principal des quatre contributions directes, qui est de 252 millions, savoir : 159 millions pour le foncier, et 93 millions pour le personnel, pour le mobilier ainsi que pour les portes et fenêtres.

La propriété foncière, en ce qui touche le principal des contributions directes, jouit d’un dégrèvement permanent et en quelque sorte irrévocable ; mais le jeu des centimes additionnels a suivi la tendance essentiellement variable des combinaisons politiques : ils ont été sans cesse en diminuant sous la restauration, et sans cesse en augmentant depuis la révolution de juillet. Ainsi le produit global des quatre contributions directes, qui était de 402 millions en 1816 et de 354 millions en 1821, descendait à 325 millions en 1828, pour remonter à 355 millions en 1832, à 395 millions en 1840, et à 423 millions en 1847 ; il est évalué, pour 1850, à 429 millions, qui représentent, en addition aux 252 millions du principal, une moyenne de 71 centimes.

Les progrès des revenus indirects suivent les accroissemens de la fortune publique et se mesurent surtout à l’activité du travail. Ces revenus, la loterie déduite, étaient de 483 millions en 1818, de 514 millions en 1821, et de 587 millions en 1828. L’accroissement représentait environ 10 millions par année. En 1833, après un dégrèvement de 36 millions opéré sur les boissons, le produit des contributions indirectes s’élevait à 570 millions, à 687 millions en 1840, et à 824 millions en 1847. Le progrès de ces recettes, en quatorze ans, représente 18 millions par année. De 1827 à 1847, en tenant compte de la réduction opérée sur le tarif des boissons, le produit a augmenté de 46 pour 100, preuve manifeste que ce système de contributions ne gênait pas le développement de la richesse.

Le budget de 1848 évaluait les revenus indirects à 838 millions ; par suite du ralentissement que la révolution de février a apporté aux consommations de toute nature, le produit de ces impôts descendit à 698 millions, et il fallut combler les vides du trésor par la contribution des 45 centimes. En 1849, même en supposant que le produit du dernier trimestre excède celui du troisième de la même qualité que