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LES


CLASSES MOYENNES


EN ANGLETERRE


ET LA BOURGEOISIE EN FRANCE.




I

Les gens qui visitent pour la première fois un pays étranger n’y sont frappés tout d’abord que de deux sortes de choses, ou des différences qui leur semblent à l’avantage de leur nation, ou de celles qu’ils croient à l’avantage de ce pays. Le voyageur qui donne raison au pays étranger contre le sien, même quand le sien a tort, est d’une espèce rare, et généralement ce n’est pas en France qu’on le trouve. Nos Français, sauf quelques exceptions, sont toujours fort étonnés, et quelques-uns jusqu’au scandale, qu’on ne vive pas partout à la française, qu’on ne s’habille pas chez leur tailleur, qu’on ne mange pas de leur cuisine. Les usages, qui ne sont pour la plupart que des commodités, diverses selon les pays, ne leur paraissent que des servitudes bizarres ou gênantes, par la seule raison qu’ils ont d’autres manières de se mettre à l’aise, lesquelles ont suscité des usages différens. C’était le premier cri, me disait-on à Londres, de ces touristes que les excursions