Page:Revue des Deux Mondes - 1851 - tome 11.djvu/1018

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Aux catacombes de Saint-Laurent et Sainte Cyriaque sur la voie Tiburtine, M. Perret a retrouvé une curieuse image de la Vierge avec l’enfant Jésus et plusieurs saints, un portrait de Notre-Seigneur avec deux apôtres ; dont l’attitude est pleine de majesté, et peut-être les plus anciens portraits que l’on connaisse de sainte Cécile, sainte Cyriaque et sainte Catherine. Ces peintures datent des IIIe et IVe siècles.

Les catacombes de Sainte-Priscille présentent une des cryptes les plus remarquables, dite la sépulture de sainte Priscille. Les peintures qui décorent ce caveau sont certainement le spécimen le plus frappant de l’art retrouvé dans les catacombes. Aux deux extrémités du tombeau sont figurées deux femmes debout, les mains levées, les yeux tournés vers le ciel, dans l’attitude de la prière, orantes ; l’une d’elles représente sainte Priscille ; l’autre sa compagne ; toutes les deux, mais particulièrement la sainte portent des costumes d’une grande magnificence et d’une disposition tout-à-fait extraordinaire. M. Perret a recueilli dans les mêmes catacombes une autre magnifique figure de femme en prière, vêtue d’une robe rouge ornée d’une large draperie noire, et d’une majesté sans pareille. Le Moise frappant le rocher qu’on trouve dans les mêmes salles est peut-être supérieur au Moise des catacombes de Sainte-Agnès. Toutes ces figures sont traitées avec une ampleur et une puissance de jet qu’on n’a pas surpassées. À Sainte-Praxède, à Saint-Prétextat,-à Saint-Hermès, à Saint-Sixte, à Saint-Thrason, à Saint-Saturnin, et dans un grand nombre de catacombes, les recherches de M. Perret n’ont pas eu de moins heureux résultats. Il y a retrouvé plus de quatre-vingts, sujets, la plupart relatifs aux origines du christianisme.

Les peintures sur verre ne sont pas d’un moindre intérêt ; ce ne sont pas des vitraux de fenêtres, ce sont des médaillons incrustés dans les parois et au fond des vases dans lesquels on recueillait le sang des martyrs ou qui servaient aux cérémonies du culte. Les sujets qui les décorent, et qui représentent presque toujours des symboles religieux ou de saints personnages, sont gravés sur des feuilles d’or appliquées sur le verre ou faisant corps avec lui. Les inscriptions, au nombre de cinq cents et presque toutes des quatre premiers siècles du christianisme, ont été recueillies en fac-simile ; les modèles de vases et de lampes sont pour la plupart inédits. Les terres cuites sont peu nombreuses, mais d’un grand prix ; on distingue dans le nombre un grand médaillon représentant une tête de Christ barbue, d’un merveilleux caractère, finie comme un camée et qui rappelle le Jupiter Trophonius du Musée des antiques.

La partie de la publication de M. Perret relative à l’architecture a surtout le mérite de la nouveauté. M. Perret n’a pas voulu, avec raison, refaire ce que ses devanciers avaient restitué déjà d’une façon à peu près