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sont examinés avec beaucoup d’indulgence sur les sciences ; il en est de même pour les jeunes gens qui se destinent à servir dans la cavalerie.

Les volontaires d’un an peuvent servir comme médecins militaires, comme vétérinaires, enfin comme pharmaciens de l’armée. Cette simple nomenclature prouve que le corps des volontaires d’un an ne se recrute pas seulement parmi les privilégiés de la naissance et de la fortune, mais qu’il est au contraire accessible à toutes les professions. Le nombre des volontaires ne doit pas généralement dépasser quatre par compagnie ou escadron, et les commandans de régimens sont chargés de veiller à l’observation de cette règle. Toutefois il y est fait exception pour les corps de troupes qui sont en garnison dans les villes d’université, où les volontaires d’un an peuvent concilier les devoirs de leur éducation militaire avec la poursuite de leurs études.

Il fut décidé à la fin de 1866 que dans les 9e, 10e et 11e corps d’armée, correspondant aux pays annexés, les volontaires d’un an pourraient être reçus jusqu’à nouvel ordre en nombre illimité. Ainsi dans les duchés de l’Elbe, en Hanovre, dans l’ancien électoral de Hesse-Cassel, dans le duché de Nassau, à Francfort, tout individu ayant reçu une certaine éducation peut échanger les charges que fait peser sur lui le principe du service obligatoire contre les avantages que lui assure dans l’avenir le titre de volontaire d’un an. Les sacrifices pécuniaires que la loi lui impose en échange de cet avantage sont insignifians ; on évalue son équipement complet dans l’infanterie de 16 à 22 thalers (de 60 à 82 fr.). Les volontaires d’un an ne reçoivent pas de solde, ils doivent se loger et se nourrir à leurs frais.

Le but de l’institution étant de former des officiers et sous-officiers de landwehr très expérimentés, les volontaires d’un an sont placés dans chaque régiment sous la surveillance d’un officier quand ils sont moins de vingt ; lorsqu’ils dépassent ce chiffre, deux officiers sont chargés de les diriger. L’étude du maniement des armes, de la marche, du tir, ne dure pas en général plus de huit semaines. Immédiatement après, les officiers instructeurs entament la partie la plus délicate et la plus élevée d’une éducation au sortir de laquelle un volontaire d’un an doit comprendre la mission toute d’abnégation passive et de dévoûment au roi qui est le propre de l’armée prussienne et de ses chefs. Le volontaire d’un an est pour ainsi dire sacré d’avance officier de la landwehr ; il apprend le style militaire ; il est exercé à faire des rapports, à raisonner sur la responsabilité des officiers, sur les devoirs de la subordination ; on lui enseigne à diriger toutes les petites opérations dont peut être chargé un officier