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quelque analogie avec celle des agricultural gangs de la Grande-Bretagne. Le personnel sédentaire et permanent adonné aux travaux de la culture y est très peu nombreux, c’est un effectif mobile et nomade qui fait tous les gros ouvrages. La malaria disparaît après les premières pluies d’automne et lorsque commencent les labours (apertura delle terre). Ce sont des bandes de montagnards venus des Apennins et improprement appelés Lombards qui fournissent la main d’œuvre nécessaire pour tous les travaux d’hiver ; pendant l’été, ces ouvriers quittent les plaines et retournent dans leurs montagnes. La moisson est faite par d’autres auxiliaires ; ce sont en général les ouvriers industriels occupés dans les nombreuses usines ou mines des maremmes, qui, délaissant momentanément les ateliers, prêtent alors leurs bras aux cultivateurs ; ce sont aussi les femmes et les enfans, qui presque tous sont heureux de gagner un abondant salaire dans ces occupations agricoles. La rémunération est alors de 2 francs 50 cent, à 3 francs par jour ; mais après la récolte les hôpitaux de Massa, de Grosseto et de Campiglia sont encombrés de fiévreux. Toutefois l’insalubrité disparaît à mesure que s’étend la culture. Le personnel permanent des ouvriers agricoles tend aussi à augmenter ; un très grand nombre de ces immigrans lombards finissent par se fixer dans le pays, et la population s’accroît presque dans la même proportion que la richesse.

Les progrès de l’industrie dans ces contrées ont singulièrement aidé aux progrès agricoles. Peu de terres sont mieux douées que les maremmes en richesses minérales. Déjà les Étrusques avaient ouvert un très grand nombre de mines qui furent encore exploitées pendant la première partie du moyen âge, et que l’on n’abandonna qu’à partir du XIIIe siècle. Parmi les gisemens attaqués dans les temps les plus anciens, l’on cite les mines de fer, de cuivre et de plomb argentifère des environs de Massa Maritima, alors appelée Massa Metallorum, les gîtes argentifères de Montieri, les mines de cuivre de Campiglia et de Monte-Catini. Au moyen âge, la contrée de Massa était encore renommée pour son cuivre, qui était recherché jusque sur les marchés de Flandre, et pour son plomb argentifère, qui fournissait presque tout l’argent frappé dans les hôtels des monnaies de la Toscane. Beaucoup de ces anciennes mines ont été reprises dans notre siècle, surtout depuis vingt ans, et beaucoup de nouveaux gisemens ont été découverts et attaqués : telles sont les mines de cuivre des Caponne-Vecchi et de Valcastrucci, les mines de charbon de Monte-Bamboli, les mines de plomb argentifère de Castellaccia. C’est surtout l’exploitation du cuivre de la Cava, près de Monte-Catini, qui fournit les plus splendides résultats ; elle est dirigée depuis trente ans par une société anglaise qui lui a donné un immense développement, et qui fait en Angleterre des