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LES
CHEMINS VICINAUX
EN FRANCE

De toutes les mesures qui peuvent développer la prospérité d’une nation agricole, il n’en est peut-être pas dont l’utilité soit plus évidente que la création d’un réseau de chemins vicinaux bien percé, solidement construit, régulièrement entretenu. Depuis un demi-siècle environ, les gouvernemens qui se sont succédé dans notre pays ont fait des tentatives louables pour réaliser ce progrès, et les populations se sont imposé à cet effet des sacrifices considérables. Aujourd’hui les lignes les plus importantes sont livrées à la circulation ; mais en dehors de ces voies privilégiées qui absorbaient la presque totalité des ressources, la plupart des chemins vicinaux restaient dans un état d’abandon qui menaçait de se perpétuer indéfiniment. Une réforme sérieuse ne pouvait être opérée que par des moyens d’action extraordinaires. Aussi, pour donner une impulsion décisive à cette entreprise, la loi du 11 juillet 1868, qui a tracé un vaste programme pour l’achèvement de notre réseau vicinal, a-t-elle mis à la disposition des communes de larges subsides et créé en leur faveur un système spécial de crédit.

D’après une disposition expresse de cette loi, le gouvernement doit rendre compte chaque année au chef de l’état et aux chambres du degré d’avancement des travaux, de la quotité des ressources, de la répartition des sommes accordées aux communes soit à titre de subvention, soit à titre de prêt. Le premier de ces comptes-rendus vient de paraître sous forme d’un rapport adressé à l’empereur par le ministre de l’intérieur. Il permet d’apprécier en quoi consiste