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Valmy, Mayence, faits d’histoire
Pour nous si beaux, si glorieux,
Revenez à notre mémoire,
Ranimez nos fronts valeureux !

Songeons que chacun de nos frères
Fauchés par le plomb ravageur
Au jour a fermé ses paupières
Dans l’espérance d’un vengeur.

Donnons à ces héros des larmes,
Puis, debout, l’esprit raffermi,
Jeunes, vieux, tous, prenons les armes,
Et feu sans fin sur l’ennemi !

Feu de partout, du mont superbe,
Des champs, des bois et des cités,
Que partout poussent comme l’herbe
Des braves aux cœurs indomptés !

Des hommes, des hommes en masse !
Et le Teuton présomptueux,
Du sol souillé par son audace,
S’enfuira comme un loup honteux ;

Et le loup gagnant sa tanière
Se dira : Plus d’illusions !
Entamer la France est chimère ;
Elle a pour enfans des lions.

Et les lions, hors des batailles,
Montreront ce qu’ils sont vraiment,
Des êtres fiers, mais pleins d’entrailles,
Amis de tous et n’estimant

Que les biens de la paix féconde,
Et ne voulant sur leur terrain
Que vivre en paix avec le monde
Au pur soleil républicain.


Auguste Barbier.