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LA FRANCE
ET
LES PRINCES ALLEMANDS
AU XVIe SIECLE

LE SIEGE DE METZ EN 1552.

En ces longs jours de douloureuses émotions et de patriotiques angoisses, on aime à reporter sa pensée vers des temps meilleurs, et à relever son espérance par les leçons de l’histoire, qui garde en réserve les jugemens de la postérité contre les abus de la force et contre les violations publiques de l’équité humaine. Une grande et noble ville, l’un des boulevards qui restaient à la France accablée, vient encore de succomber à une fatale destinée. En d’autres temps, elle avait eu la gloire de repousser l’agression d’un puissant souverain allemand. La levée du siège de Metz par Charles-Quint a été l’un des événemens les plus mémorables du XVIe siècle, et la vive impression qu’elle produisit en France est encore un de nos meilleurs souvenirs. Le pays s’en émut comme d’une revanche de Pavie, et garda une profonde reconnaissance pour le grand homme de guerre à qui l’on en fut redevable. Je ne chercherai point dans les détails de ce fait d’armes une consolation à d’autres amertumes ; je me propose plutôt d’appeler l’attention sur un côté de la question dont le siège de Metz en 1552 n’a été qu’un épisode, à savoir sur les causes qui amenèrent alors l’appropriation française de Metz, Toul et Verdun, ou des trois évêchés. Parmi ceux qui voudraient