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LA TRUFFE
ET
LES TRUFFIERES ARTIFICIELLES

II.
LA RECOLTE ET LE COMMERCE DE LA TRUFFE[1].

I. L.-R. et Ch. Tulasne, Fungi hypogœi, etc., in-folio avec planches, Paris 1862. — II. Henri Bonnet, la Truffe, Paris 1869. — III. Ad. Chatin, la Truffe, Paris. 1869. — IV. Jacques Valserres, Culture lucrative de la truffe par le reboisement, Paris 1874. — V. Mémoires divers de MM. H. Bonnet, Loubet, Bedel, de Ferry, H. Fabre,etc.

La première phase de la production indirecte de la truffe est pour le cultivateur celle des sacrifices et du long désir ; moins favorisé que le laboureur, le semeur de glands n’a pas la joie de voir croître en plein soleil l’objet de son espérance. Sa moisson à lui est souterraine, obscure, irrégulière : elle échappe à tout regard, et dans les conditions les plus favorables demande huit ou dix ans pour livrer ses premiers fruits. Quelques produits de cultures dérobées, maigres céréales, vignes plantées en interlignes dans les vides entre les rangées de chênes, ne sont qu’un mince palliatif pour une si longue attente. Le jour vient pourtant où tant de peine et tant d’anxiété trouvent leur salaire. Sous cette terre nue et rocailleuse de la truffière, au pied de ces chênes buissonneux qui forment à peine les rudimens d’un taillis, un vrai trésor encore caché aux

  1. Voyez la Revue du 1er avril.