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LA
MARINE DE L'AVENIR
ET
LA MARINE DES ANCIENS

IV.[1]
L’EXPÉDITION DE SICILE.


I

La paix avait été conclue entre Athènes et Sparte l’an 422 avant notre ère ; mais, dès l’année suivante, des contestations très vives mirent de nouveau en présence les deux républiques réconciliées. Il existait alors dans Athènes trois partis : le parti des riches, le parti des pauvres et le parti d’Alcibiade. Ce dernier parti se rencontre partout à certaines époques ; il est un symptôme. On l’a vu agiter Rome, troubler Gênes et Venise ; peut-être, en cherchant bien, arriverait-on à constater son existence jusque dans les cités du nouveau monde. Le fils de Clinias venait d’atteindre l’âge de trente ans. Il suivait depuis longtemps les leçons de Socrate ; rien ne prouve qu’il en eût beaucoup profité. Parodier en chambre les mystères et les cérémonies du culte, courir la nuit les rues et les carrefours pour mutiler d’inoffensifs hermès, ce sont jeux que, sans aucun doute, Socrate eût sévèrement interdits à ses disciples,

  1. Voyez la Revue du 1er août, du 15 décembre 1878, et du 1er février 1879.