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L’ENFANCE À PARIS

VIII.[1]
SAINT-LAZARE, LE COUVENT DE LA MADELEINE ET LA MAISON CENTRALE DE CLERMONT.

C’est une loi bizarre, mais constante, de la statistique criminelle que les proportions varient beaucoup moins que les quantités ; c’est-à-dire que, si le nombre des infractions augmente ou diminue dans un pays, cette augmentation ou cette diminution se répartit presque toujours d’une façon à peu près égale par sexe, par âge et par profession. C’est ainsi que la criminalité a passé depuis trente ans en France par plusieurs phases d’augmentation ou de diminution successive sans que la proportion des femmes accusées ait sensiblement varié par rapport à celle des hommes. Cette proportion a toujours été, sur cent accusés, de seize ou dix-sept femmes, et de quatre-vingt quatre ou quatre-vingt-trois hommes. Chose curieuse, la relation est à peu près la même dans tous les pays de l’Europe. D’un relevé fait il y a quelques années, il résulte que, sauf en Russie et en Suède, le nombre des hommes accusés varie partout de quatre-vingts à quatre-vingt-cinq, et celui des femmes de vingt à quinze pour cent. Cette différence, qui est tout à

  1. Voyez la Revue du 1er octobre et du 1er décembre 1876, du 1er mars 1877, du 1er  et du 15 juin et du 15 novembre 1878, du 15 janvier 1879.