Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 41.djvu/671

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
QUESTION DES EGOUTS

Les lecteurs de la Revue savent depuis longtemps, grâce aux belles études de M. Maxime du Camp, comment fonctionne cet immense organisme qui s’appelle Paris. Ils savent comment Paris mange, comment il boit, comment il s’éclaire, comment il s’approprie. Ils savent comment il chasse de son sein, par les innombrables canaux de son magnifique réseau d’égouts, l’immense quantité d’eau nécessaire à tous les usages publics et domestiques[1]. Mais peut-être ne savent-ils pas assez ce que deviennent, au sortir de cette sorte de Venise souterraine et boueuse, ces eaux surchargées de détritus et d’immondices de toute nature. Il y a là pourtant une question, grave de tout temps, et depuis quelques années véritablement urgente. Si elle n’a jusqu’ici que faiblement ému la masse du public, tandis que, pour ceux qu’elle intéresse, elle est entrée dans la période aiguë, c’est que la presse n’a commencé que récemment à s’en occuper, et encore sans grande insistance. Elle n’en touche pas moins à des intérêts de premier ordre et tous également respectables. Ces intérêts, les solutions actuellement préconisées ne nous paraissent point propres à les satisfaire, pas plus qu’à supprimer les difficultés que suscite la nature même du but à atteindre. On y parviendrait au contraire, nous en sommes

  1. Voyez, dans la Revue du 1er juillet 1873, les Égouts de Paris.