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partiellement sur le marché du comptant ; les petits capitaux conservant leur préférence en faveur du 5 pour 100. Le 3 pour 100 ancien et les deux amortissables, après de faibles oscillations, ont fini par monter de quelques centimes.

La hausse de l’action de la Banque de France ne s’arrête pas. Avant peu ce titre aura atteint 6,000 francs. Les acheteurs comptent, avec raison, pensons-nous, sur un dividende de 250 francs pour 1881.

La plupart des grands établissemens de crédit ont vu leurs titres progresser depuis le 1er août. Des achats intelligens ont ramené l’action de la Banque de Paris aux environs de 1,300 francs. Cette valeur n’avait aucune raison de rester en retard. Le Crédit Lyonnais a été porté à 930, sans cause connue. On a fait monter un peu le Crédit mobilier à l’occasion de ses créations nouvelles en Roumanie, et la Société générale parce qu’on espère qu’elle réussira un jour ou l’autre à se dégager des affaires péruviennes, où tant de millions ont été engloutis. Ni la Banque d’escompte, ni la Banque hypothécaire n’ont fait parler d’elles cette quinzaine. Il n’en est pas de même de l’Union générale et des valeurs qui gravitent autour d’elle. L’Union a progressé de 100 francs et a largement dépassé ce cours de 1,500 francs que les plus optimistes osaient à peine annoncer.

La spéculation revient aux actions des grandes compagnies françaises de chemins de fer, et la cote enregistre de nouveau les plus hauts cours, 1,800 sur le Lyon, 2,000 sur le Nord ; ces prix seront bientôt dépassés, tandis que le Midi atteindra 1,300 et l’Orléans 1,400. On n’a pas oublié les magnifiques résultats qu’avait donnés l’exploitation en 1880 et dans quelle proportion les recettes s’étaient accrues. On pouvait supposer que 1881 verrait se produire un certain ralentissement du trafic ; il n’en a rien été, et le premier semestre de 1881 a non-seulement maintenu intégralement, mais dépassé les résultats du premier semestre de 1880. Même fait à constater sur le Suez avec cette différence que la progression des recettes est plus rapide encore et que l’on peut évaluer d’après les données acquises au 1er août que le dividende de l’action pour 1881 s’élèvera à 55 ou 60 francs. Les chemins étrangers n’ont pas été moins favorisés cette quinzaine que les chemins français ; les Lombards ont dépassé 300 francs, et les chemins autrichiens approchent de 800 francs.

Un grand mouvement de spéculation est lancé sur les valeurs turques. On achète à Londres et à Paris. On s’attend à une vive poussée de la Banque ottomane, à l’occasion de l’arrivée de MM. Bourse et Valfrey à Constantinople vers le 23 courant.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.