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étrangères du dernier cabinet, M. de Robilant, était occupé à négocier et qui reste en suspens. La question est grave sans doute. Au fond, cependant, peut-être s’agite-t-on un peu trop au-delà des Alpes, à la poursuite de combinaisons qui pourraient être dangereuses si elles ne sont pas tout simplement chimériques. Quel intérêt si pressant a donc l’Italie à rechercher de si puissantes alliances ? Son intégrité et son indépendance sont-elles en péril ? par qui est-elle menacée ? On ne saisit pas bien à quel propos et pour quelles fins elle est si occupée de resserrer ses liens avec les deux empires, à moins que ce ne soit pour se trouver en grande compagnie. On nous expliquait récemment, avec l’intention évidente de nous rassurer, que si l’Italie ne pouvait changer la direction de ses alliances, la France n’avait pas à s’en émouvoir ; que, dans telle ou telle éventualité, l’Italie pouvait sans doute être conduite à ne consulter que ses intérêts, mais qu’elle ne ferait jamais rien contre notre pays. C’est fort obligeant ! On voudrait, c’est assez apparent, bien vivre avec la France en nouant des alliances qui peuvent avoir leurs avantages, c’est possible, qui pourraient aussi conduire fort loin. Ce qu’il y a de plus clair, c’est qu’avec tout cela, l’Italie se place forcément dans une situation un peu fausse et assez embarrassée, lorsqu’il lui serait si facile de ne pas se compromettre dans des alliances dont elle n’est pas maîtresse, de garder la liberté de ses relations, l’indépendance de son action. Aujourd’hui comme hier, c’est la plus sûre politique pour elle, parce qu’elle ne l’enchaîne pas à des calculs et à des intérêts qui lui sont étrangers, qui peuvent l’entraîner dans des crises où elle aurait peut-être plus à perdre qu’à gagner,


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Les élections pour le nouveau Reichstag allemand ont eu lieu le 21. Elles ont abouti à la constitution d’une majorité pour le septennat militaire. M. de Bismarck a donc obtenu gain de cause auprès du corps